Notre éducation forge notre horizon professionnel. Plus notre compréhension de celui-ci est grande, plus nos chances de mener une carrière réussie, gratifiante et à la hauteur de nos ambitions, sont grandes. Par sa conception, une école peut nous inspirer, éveiller notre curiosité et devenir un vecteur de changement culturel.
Il y a moins d’un siècle, les établissements d’enseignement contribuaient à soutenir la ségrégation, avec des écoles distinctes pour accueillir les enfants en fonction de leur ethnie, de leur genre ou de leur identité culturelle. Bien que des relents de ce courant se fassent encore sentir aujourd’hui, cette culture de division fait maintenant place à des valeurs d’inclusion qui font de nos écoles des lieux où des enfants issus de tous les milieux apprennent et s’enrichissent de la diversité de l’histoire, de la culture et des idées des autres. C’est lorsque surviennent des crises comme celles des deux dernières années que nous pouvons mieux constater l’évolution des mentalités.
Cette évolution et ces changements, Stephen Outerbridge, architecte principal et directeur de nos services en architecture pour le Canada atlantique, les propulse au quotidien à travers les écoles qu’il conçoit. Lorsqu’il s’est joint à EXP, Stephen se spécialisait davantage dans la conception de bâtiments institutionnels et d’espaces communautaires. Il a toutefois rapidement constaté que les milieux d’apprentissage représentaient une importante opportunité pour l’entreprise, mais aussi pour son épanouissement personnel. Il s’est donc prévalu du programme d’EXP pour le remboursement des frais de formation de perfectionnement afin d’accroître ses connaissances en conception de milieux éducatifs en vue d’obtenir le titre d’Accredited Learning Environment Planner (ALEP). Depuis, il met les acquis qu’il tire de cette formation continue au service des écoles de la région, surmontant des défis uniques au passage.
« L’apprentissage est cyclique, explique Stephen. Comprendre les préoccupations qui sont propres au client, lui offrir des conseils et partager des idées, c’est ce qui nous permet de proposer des solutions qui vont au-delà de la visée initiale du projet. »
Par exemple, Stephen a récemment travaillé sur un projet visant une école secondaire aux prises avec des problèmes d’intimidation. Cette problématique inquiétait les parents, le corps enseignant ainsi que la direction, et c’est à travers des conversations ouvertes et honnêtes et des questions d’approfondissement ou de suivi, que Stephen et son équipe ont recueilli les informations qui leur ont permis de proposer une solution d’architecture à une problématique sociale. À l’écart et à l’abri des regards, les vestiaires et les salles de toilettes semblaient être les endroits où les gestes d’intimidation survenaient le plus souvent.
Stephen a recommandé d’aborder le problème d’un autre angle. « Si l’intimidation préfère les endroits sombres, perçons des fenêtres, ouvrons les portes, et faisons entrer la lumière dans ces endroits. Si l’intimidation est dirigée spécifiquement vers les filles ou vers les garçons, neutralisons les différences et éliminons les barrières. »
Dans les vestiaires maintenant mixtes, Stephen a prévu l’aménagement de cabines d’habillage individuelles où les élèves peuvent changer leurs vêtements avant et après leurs cours d’éducation physique ou autres activités, puis des espaces communs, ouverts, où ils peuvent se réunir à la vue de leurs pairs. Cette façon d’aménager l’espace a éliminé la plupart des situations où survenaient l’intimidation ou le harcèlement.
À l’entrée des salles de toilettes, plus de porte ou d’enseigne genrée : tous et toutes peuvent utiliser les installations, peu importe leur identité de genre. Les élèves y entrent maintenant par un passage large de quatre mètres, ce qui en accroît l’accessibilité. À l’intérieur, les équipements activés au moyen de détecteurs de mouvement en font un endroit sans contact et où la transmission de virus et autres microbes est réduite.
« Ce concept d’aménagement s’est avéré un vif succès, affirme Stephen. En plus d’avoir contribué à accroître l’inclusion et la cohésion au sein de ce milieu étudiant, c’est un modèle de concept qui peut être adapté et reproduit. Nous avons d’ailleurs été en mesure de l’adapter à différentes échelles et pour d’autres types de bâtiments. »
Chez EXP, nous ne cessons jamais d’apprendre. C’est ce qui nourrit notre esprit et notre culture d’innovation. Nous partageons et intégrons ces connaissances à nos projets pour que tous puissent en tirer profit. Ensemble, nous façonnons le futur de l’éducation pour nos clients, nos collègues et les collectivités.
*Paru initialement dans notre magasine expresso : concevoir demain